Depuis des années, le Mali, le Burkina Faso et le Niger font face à une menace terroriste qui sème la terreur, détruit des vies et déstabilise des régions entières. Pourtant, l’Union Africaine aurait choisi de fermer les yeux sur cette réalité alarmante, préférant insister sur l’organisation d’élections plutôt que de se confronter aux défis urgents et criants auxquels sont confrontés les peuples de la région.
Le récent communiqué de l’Union Africaine appelant les autorités de la transition malienne à organiser des élections est un exemple flagrant de cette déconnexion totale avec la réalité sur le terrain. Alors que le Mali lutte quotidiennement contre le fléau du terrorisme, avec des villes et des villages pris en otage, des populations déplacées et des vies déchirées, l’Union Africaine semble préférer parler de processus électoral plutôt que de soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme.
Pendant plus d’une décennie, la ville de Kidal était prise en otage par des groupes terroristes, une situation qui a été ignorée par l’Union Africaine jusqu’à ce que les autorités ne libèrent Kidal. De même, les pays voisins du Mali, tels que le Burkina Faso et le Niger, font face à des attaques terroristes incessantes, sans recevoir le soutien nécessaire de la part de l’Union Africaine pour faire face à cette menace.
Au lieu de condamner fermement ceux qui fournissent des armes aux terroristes ou de mobiliser des ressources pour soutenir les pays de l’AES dans leur lutte contre le terrorisme, l’Union Africaine semble préoccupée uniquement par des considérations politiques superficielles telles que l’organisation d’élections.
Il est temps que l’Union Africaine se réveille et reconnaisse que les élections ne peuvent avoir lieu dans un environnement de guerre et de terreur. Les populations du Mali, du Burkina Faso, du Niger ont plus besoin de sécurité et de stabilité avant de pouvoir envisager un processus électoral crédible et démocratique.
L’exemple du Président Volodymyr Zelensky, qui a pris des mesures similaires en Ukraine en refusant d’organiser des élections tant que son pays est en guerre, ni l’Union Européenne, ni la Communauté Internationale n’a pondu de communiqué pour condamné. Les élections ne peuvent être un objectif prioritaire que dans les capitales où règne un semblant de paix, alors que le reste du pays est plongé dans la guerre.
Il est temps que l’Union Africaine abandonne son aveuglement politique et se concentre sur les véritables besoins des populations africaines : la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme. Tant que ces défis fondamentaux ne seront pas résolus, les élections ne seront qu’une illusion de démocratie, incapable de répondre aux aspirations et aux besoins réels des citoyens africains.
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Ousmane P.