Le Conseil des ministres du mardi 13 mai 2025, réuni en session extraordinaire au Palais de Koulouba sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOÏTA, a marqué un tournant politique majeur pour le Mali. À l’issue de cette réunion, un projet de décret a été adopté, portant sur la dissolution de l’ensemble des partis politiques et des organisations à caractère politique à l’échelle nationale. Cette décision intervient dans le cadre d’une réforme plus large, inspirée des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation, qui visent à restructurer le paysage politique malien.
Cette dissolution s’appuie sur des consultations engagées par le ministre délégué chargé des Réformes politiques, lesquelles ont impliqué les Forces vives de la Nation et les Maliens de l’extérieur. Les échanges ont mis en lumière une volonté partagée de rationaliser la scène politique à travers plusieurs pistes : limiter la prolifération des partis, revoir la Charte des partis politiques, interdire le nomadisme politique, et revoir le rôle de l’opposition. Ces discussions ont débouché sur des recommandations fortes, dont la suppression du financement public des partis, l’audit de ces financements et la fin du statut officiel de chef de file de l’opposition.
Le projet de décret adopté vise donc à traduire concrètement ces recommandations. Il instaure une interdiction stricte d’activité pour les partis dissous, qu’il s’agisse de réunions, de mobilisation de moyens matériels ou de participation à la vie politique sous quelque forme que ce soit. L’objectif affiché est de permettre une refondation politique en profondeur, en assainissant le système partisan et en instaurant de nouvelles bases plus rigoureuses pour la participation politique.
Le gouvernement affirme qu’elle ne remet pas en cause le principe du multipartisme ni les fondements démocratiques du pays. Elle serait, selon les autorités, une étape transitoire nécessaire pour restructurer le système politique malien, avant la mise en place de nouvelles règles plus strictes encadrant la création et le fonctionnement des partis. Reste à voir comment cette décision sera accueillie par la population et la communauté internationale, dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions institutionnelles.
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Ousmane P.