Récemment, une note circulaire a suscité des interrogations en Côte d’Ivoire en suspendant l’importation des boissons énergisantes alcoolisées jusqu’à la fin de l’année en cours. Cependant, il est impératif de comprendre que cette décision peut sembler résoudre un problème, mais elle contourne le véritable fléau qui détruit des vies depuis des décennies : le tramadol.
Il est crucial de réaliser que le vrai souci n’est pas les boissons énergisantes alcoolisées, mais plutôt l’usage généralisé et rampant du tramadol. Ce médicament opioïde, largement accessible, est devenu une épidémie silencieuse, affectant des individus de tous horizons. Malheureusement, son usage est souvent associé à des mélanges dangereux avec diverses substances, y compris l’alcool.
En déplaçant l’attention des autorités vers l’interdiction des boissons énergisantes alcoolisées, cela semble masquer le véritable problème. En effet, la décision d’interdiction serait due à la concurrence déloyale, motivée par les intérêts de certaines brasseries et importateurs. Ces derniers ont vu dans les boissons énergisantes alcoolisées un concurrent redoutable sur le marché.
Interdisant leur importation, on ne résout pas la racine du problème. Les consommateurs peuvent toujours associer le tramadol avec d’autres types d’alcool ou de liquides, obtenant des effets similaires à ceux des boissons énergisantes alcoolisées.
Il est impératif que les ministres et les autorités comprennent que pour réellement aborder cette question, il est crucial de s’attaquer à la vraie cause ; l’abus de tramadol. Plutôt que de se concentrer sur des interdictions sélectives, des actions éducatives et préventives sur l’abus de substances et un contrôle plus strict de la vente et de la distribution de tramadol pourraient apporter une solution plus efficace et durable.
Il est temps de se confronter directement à la crise du tramadol pour réellement protéger la population et éviter les manipulations du marché par certains acteurs économiques.
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Ousmane P.